jeudi 1 octobre 2009

A CARCASSONNE LE 24 OCTOBRE



La manifestation de Carcassonne sera sans aucun doute sympathique et colorée mais elle sera revendicative avant tout

La situation dans laquelle est maintenue la langue d’oc est scandaleuse, indigne et donc inacceptable. Elle est scandaleuse au regard des déclarations et promesses qui ont été faites mais aussi au regard de l’introduction de l’article 75-1 dans la Constitution en juillet 2008.
Nous avons le sentiment que la reconnaissance des langues dites régionales comme patrimoine de la France risque de déboucher sur un enterrement.
Si ce patrimoine linguistique n’a aucune valeur alors pourquoi s’occupe-t-on du patrimoine matériel ? Est-il plus utile ?
Un patrimoine linguistique cela s’entretient par une politique linguistique ambitieuse.La loi promise par le gouvernement n’arrive pas. Nous n’avons aucune nouvelle positive de la part du ministre en charge du sujet.
Nos députés, nos élus dans les collectivités locales doivent intervenir auprès de l’Etat pour qu’il tienne ses promesses.
A Carcassonne, ceux qui viendront interrogeront l’Etat par leur présence mais aussi les élus locaux et les parlementaires. Être à Carcassonne sera une façon de demander à ces élus de faire la pression nécessaire pour que l’avenir de la langue d’oc, patrimoine commun à tous ceux qui habitent en Pays d’Oc, soit assuré et que la langue fasse l’objet d’une politique de la part de l’Etat.
Mais la loi future n’est pas notre seule préoccupation.
Des choses nous inquiètent beaucoup dans plusieurs domaines :
1) L’enseignement de l’occitan-Langue d’oc dans les établissements publics est sinistré. Dans les collèges et les lycées tout d’abord, rares sont les endroits où l’offre est vraiment organisée. Prétendre que la demande baisse est un argument fallacieux surtout quand tout est fait pour empêcher son expression ou pour la décourager.L’enseignement de l’occitan-Langue d’oc est systématiquement dévalorisé.
Cela fait peser un risque mortel sur le reste de la filière. Comment peut- on former des enseignants de langue d’oc si la source qui permet d’alimenter l’université est asséchée ? La mort de l’enseignement de l’occitan-langue d’oc serait-elle programmée ? Il faut que les élus des collectivités interviennent pour arrêter le massacre. La mise en place de classes bilingues dans l’enseignement public est trop compliquée et ne tient pas assez compte de la demande des parents qui doit être l’élément déclencheur de la création de ces classes. Trop de mécanismes permettent à divers niveaux de l’institution de bloquer le système.
L’information donnée aux parents est largement insuffisante pour ne pas dire souvent inexistante. Pour les écoles associatives «Calandreta» qui enseignent par immersion, chaque jour nous amène des exemples de difficultés qui entravent leur développement. !Combien de temps va-t-on laisser des individus soucieux de l’enseignement qui est donné à leurs enfants se heurter à des murs de préjugés et de mauvaise foi ? Il faut que les élus prennent conscience qu’ils doivent aider ces initiatives et faire en sorte que l’inertie de l’Etat n’entrave pas la montée d’une demande sociale.
2) Dans les médias de l’audiovisuel publics rien n’a changé en trente ans !
La télévision publique accorde moins d’une heure à la langue d’Oc par semaine dans le cas de la région la plus favorable.
Dans certaines régions il n’y a rien ! La radio publique supprime régulièrement des émissions en langue d’oc. On en arrive aujourd’hui à compter le temps consacré à notre langue sur les antennes de Radio France (France Bleu) en secondes/jour parfois en minutes, dans de rares cas. NOUS ne VOULONS PLUS de ce SERVICE qui n’est PAS UN SERVICE PUBLIC mais un service qui raisonne sur la base de préjugés. Chaque fois que des émissions ont été mises en place elles ont trouvé leur public. Pourtant on les supprime. Le service public ne fait rien non plus pour aider à la formation de professionnels des médias en langue d’oc. Il prend ensuite prétexte de cela pour dire qu’il lui manque des gens capables de répondre à ses critères de qualité.
Que dire de la diffusion des artistes s’exprimant en langue d’Oc sur ce service public ? Qui décide qu’il ne faut plus programmer de chansons en langue d’oc ?
Nous demandons donc la création d’une télévision de service public en langue d’Oc et d’une radio de service public dans la langue.
Que les élus de nos régions trouvent avec l’Etat un accord pour la création de cette télévision et de cette radio de service public en langue d’oc.
Mais les institutions d’Etat ne sont pas seules en cause.
Si certains élus locaux, certaines collectivités ont commencé à faire un peu pour la langue d’oc nous leur disons que c’est bien, mais que ce n’est pas assez. D’autant plus qu’au regard de certaines promesses et déclarations nous sommes loin du compte.
ILS DOIVENT FAIRE PLUS que ce soit dans les communes, les départements ou les régions. La politique pour l’occitan-langue d’oc ne peut se résumer à une maigre ligne budgétaire. S’ils ont commencé à faire un peu, ils sont sur la bonne voie mais il est clair qu’ils doivent être beaucoup plus ambitieux et volontaristes.
Quant aux autres, ceux qui n’ont pas encore commencé à faire ; il est temps qu’ils s’y mettent. Ils sont en retard, ils sont à côté de la plaque.
Partout les enquêtes montrent l’attachement de la population à la langue et le désir de la voir s’épanouir. Ne pas répondre à cette demande est une erreur. C’est prendre un retard qu’il faudra rattraper un jour ou l’autre, c’est ne pas comprendre les enjeux culturels, sociaux de la globalisation dont certains parlent tant .
Il faut que les régions d’oc se regroupent pour la mise en place d’une politique inter régionale en faveur de la langue d’oc et qu’elles travaillent avec les voisins de la Région Piémont et du Val d’Aran.
La politique en faveur de la langue d'Oc nécessite que l’Etat prenne sa part de responsabilités et que les collectivités en fassent autant. Mais il est du devoir des élus des régions, des départements et des communes et des parlementaires de faire la pression nécessaire sur l’Etat. Ils doivent aussi faire la pression sur les partis pour que le sujet ne soit plus l’objet de sarcasmes, de déclarations insultantes, de fantasmes ou d’amalgames d’un autre temps.
Il y aurait bien d’autres sujets à aborder comme par exemple ces ridicules résistances à la création de crèches bilingues. Il faudrait se demander pourquoi la langue ne peut apparaître dans la vie publique (signalisation bilingue, publications, etc). Parmi ceux qui organisent la manifestation de Carcassonne, il y a des associations, des spécialistes de tous ces domaines. Nous avons fait des propositions aux diverses collectivités et à l’Etat . Que les responsables politiques à quelques mois des régionales nous disent ce qu’ils ont fait, qu’ils nous disent surtout ce qu’ils vont faire et qu’ils le fassent !Ceux qui seront à Carcassonne attendent autre chose que des déclarations de sympathie. Dire que l’on aime la langue et ne rien faire ensuite c’est insulter l’avenir. Donner un avenir à la langue passe par une volonté politique, par la construction d’un projet. C’est ce que nous voulons pour notre pays d’oc , pour ceux qui y vivent et pour l’ensemble de ceux qui peuplent cette planète …

La Lengo que parlan es patrimòni de l’umanita !

COUOURDINACIOUN « ANEN O !» Coumita d’ourganisacioun de la manifestacioun dóu 24 d’óutobre de 2009 à Carcassouno -www.manifestarperloccitan.com - www.felibrige.org

COMMENT Y ALLER ? Un car partira de la Calandreta d'Orange à 9H du matin.
Retour : départ de Carcassonne : 18H Pour vous inscrire, téléphonez à la Calandreta ( 04 90 34 94 47 demandez Chantal ou Caroline)
Il reste encore quelques places.Dépêchez vous! Prix: 25 € pouradultes 15 € pour les moins de 20 ans.

Photo : Jean-Marc Courbet (Baile du Félibrige), Isabelle Mejean (I.E.O Drôme) et Jean-Pierre Belmon, trois défenseurs de la langue.

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