mercredi 8 avril 2009

EXPOSITIONS AU PAYS




à Suze la Rousse , jusqu'au 24 mai 2009 au Chateau

- Photos de Bertrand STOFLETH et Juan ROBERT - Cette eau qui voyage commandes de la Conservation du patrimoine de la Drôme sur Le fleuve Rhône et la nationale 7
A Valréas, du 11 au 19 avril au chateau de Simiane

- Peinture : les peintres provençaux - hommage à Paula Font, Francis Eula,René Brès et invité d'honneur Guy MONTPERT

Pour figurer dans cette rubrique, veuillez nous envoyer vos dates et nom d'artistes.. à : apuap@aliceadsl.fr


ARTISANS DU PAYS : MOHAIR DU MOULIN











Dans notre série Artisans du Pays, nous sommes heureux de vous signaler Dany et Noël AUBERT qui, à Saint-Sauveur Gouvernet, ont un élevage de chèvres , produisant un mohair de haute qualité, dans des conditions de bien être animal et environnemental. Ils adhèrent en effet à la charte de qualité "Le mohair des fermes de France". Avec cette laine sont produits et vendus des articles dont le confort s'ajoute à l'authenticité et à l'élégance.En pur mohair de chevreau vous trouverez des écharpes et étoles tissées, des plaids, des couvertures , du fil à tricoter. Avec de la soie ( de 23 à 40%) des carrés tricotés, des gants, du fil à tricoter et enfin des chausssettes courtes et longues ( 78% mohair, 21%polyamide et 1% lycra).

Vous pouvez les rencontrer à leur domaine, mais vous ne pouvez pas manquer Dany et son sourrire sur tous les marchés d'artisans dans la région l'été ou les marchès de Noël l'hiver.
- La ferme du Moulin participe à l'animation "de Ferme en ferme" les 25 et 26 avril 2009

Mohair du Moulin - Le Moulin -26110 ST-SAUVEUR GOUVERNET - 04.75.27.30.65
Photos : productions de La ferme du Moulin - Dany Aubert

vendredi 3 avril 2009

LES REALISATIONS DU PAYS EN 2008


Les sceptiques sur le pays disent souvent : à quoi ça sert? Une concoférence de presse vient de faire le point sur les réalisations du Pays Une Autre Provence en 2008/2009.
Rappel – Le Pays : une stratégie politique qui rassemble les intercommunalités
Contrairement aux collectivités locales et territoriales, le Pays, territoire de projet, n'a pas de
compétences propres. Le Pays intervient dans les domaines que ses membres considèrent comme essentiels à l'avenir de son territoire : l'aménagement du territoire, la santé, les transports, l'emploi, la formation et dont les logiques dépassent l'échelle intercommunale. Il ne porte pas d'action directement sauf quand la taille ou la nature du projet rend difficile de s'appuyer sur un maître d'ouvrage pour porter le projet.
Exemples de réalisation emblématique :
- TRANSPORT : Le déploiement d'une ligne TER Nyons Valréas Montélimar et le redéploiement delignes de transport en commun des Conseils Généraux de Vaucluse et de la Drôme sur les axes EstOuest du Pays, notamment vers le Pôle emploi de Bollène. Pour la suite, un système d'informationsur l'offre de transports en commun est prévu, ainsi que la sensibilisation et l'accompagnementdes communautés de communes pour l'amélioration des gares routières.
- SANTE : Le Pays travaille à l'organisation de services et de structures de santé qui répondent auxbesoins de la population du territoire. Ce sont les observatoires Régionaux de la Santé (ORS) deRhône Alpes et PACA qui réalisent une étude quantitative et qualitative de l'offre de santé sur leterritoire. De cette étude publiée en septembre 2009 sera tiré un plan d'action.
2 – Le Pays : une action adaptée aux besoins du territoire
Pour mettre en oeuvre sa charte de développement et mobiliser des fonds, le Pays utilise certains contrats qu'il passe avec les Régions (Contrat de Développement de Pays de Rhône Alpes (5M€)et Contrat Aménagement Solidaire et de Développement Durable (1,5M€) ), le Conseil Général de Vaucluse et l'Europe à travers LEADER (Liaison Entre Actions de Développement de l'Economie Rurale -1,4M€). Grâce à ces contrats, le Pays finance des actions qui émanent directement des besoins de son territoire.
Ainsi en 2008-2009, quelques exemples d'actions soutenues par le Pays:
- Points de vente à plusieurs producteurs à Pierrelatte et à Grillon :
Le Pays s’inscrit dans le développement durable et désire soutenir les actions valorisant les produits locaux et les circuits courts. Ainsi en 2008, le Pays a accompagné la création de 2 points de vente collectifs (rassemblant des producteurs agricoles locaux) à Pierrelatte et à Grillon.
- Bistrots de Pays en Drôme provençale et bientôt Haut-Vaucluse
Le Pays soutient depuis 2007 l’animation du réseau des Bistrots de Pays en Drôme Provençale. Cette action est portée par la Communauté de communes du Val d'Eygues (CCVE).« Bistrot de Pays » est un label donné aux derniers restaurateurs ou cafetiers des villages les plus ruraux pour les aider à maintenir une activité en leur garantissant une communication à l’attention des touristes notamment. En échange les professionnels s’engagent à offrir des services : par exemple restauration pour les cafetiers ou point presse. En Drôme provençale 16 professionnels ont été labélisés. En Haut Vaucluse sous l’impulsion de l’Association pour le Développement Touristique en Haut Vaucluse (ADTHV), 4 cafetiers/restaurateurs devraient être labélisés en 2009. Le Pays a insisté pour qu'un transfert d’expérience entre la Drôme et le Vaucluse soit établi. Il soutiendra la connexion des 2 réseaux. (18 119 € subventions Rhône-Alpes)
- Couverture territoriale des Espaces Publics Internet (EPI)
Les Espaces Public Internet sont des espaces dédiés aux citoyens pour les aider à mieux utiliser Internet. En Vaucluse grâce au programme ERIC (CG84 et PACA ) l’ensemble du territoire est couvert. En Drôme, le Conseil général lance une batterie d’appels à projet visant à la création d’Espaces Publics Internet. Conscient de l’intérêt des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, le Pays a décidé de soutenir cette initiative en cofinançant les créations ou le développement d’espaces. En 2008 le Pays a accompagné ASOFT, une association qui proposait déjà un espace à Nyons, dans le développement de permanences sur d'autres communes de la CCVE. (6000 € de sub RA)
- Sensibilisation à la télésanté auprès de professionnels en 2008
Le Pays a favorisé la mise en réseau des hôpitaux du territoire à travers la télémédecine. Il a accompagné l’ATRIRE dans une opération de rééducation fonctionnelle à distance et a organisé une conférence à Vaison pour les professionnels de la santé avec le CATEL (club d’usagers de la télésanté).
- Financement en 2008 de la campagne préventive sur la gestion de l'eau du CEDER
Avec le Centre pour l'Environnement et le Developpement des Energies Renouvelables (CEDER), le Pays conscient de la rareté de l’eau, a voulu sensibiliser les habitants, les entreprises et les collectivités à la nécessaire économie de cette ressource à travers une campagne de sensibilisation. Cartes postales, spots radio… (20 000 €)
- En matière culturelle le pays est très sollicité et finance beaucoup d’actions. Par exemple :
o Action de développement du cinéma itinérant autour de Buis et Sederon (Cinéma de Buis)
o Soutien au Festival de Contes et Rencontre des Baronnies
o Soutien au salon du livre jeunesse de St Paul Trois Châteaux
o Soutien au festival hors été des Sérénades Buxoises
o Soutien à la création : Théâtre école de la lance et des baronnies, Jaccottet Pétrarque
(Rousset les Vignes)
Montants des subventions régionales apportées aux porteurs de projet à travers le Pays
montant total affecté depuis la création du Pays 2006 montant affecté depuis 2008
Région Rhône-Alpes 855 137 € 616 964 € - Région Paca 247 167 € 96 696 €
D’autre part depuis la fin mars 2009, deux règlements vont permettre d'allouer directement des fondsrégionaux :
- aux sites touristiques de la Drôme provençale et du Haut Vaucluse qui souhaitent rénover leur
muséographie, se mettre en réseau et se professionnaliser.
- au maintien et à la sauvegarde du « petit patrimoine », c'est-à-dire le patrimoine lié à l'eau
comme les lavoirs, les fontaines...et le patrimoine bâti existant en pierre comme les murs de
séparation en pierres sèches, les lieux de culte... les porteurs de projet pourront être publics ou
privés à condition que les lieux soient ouverts au public.
Sites touristiques et petit patrimoine « font pays », ce sont des réalités emblématiques que l'on retrouve dans chaque ville et chaque village du territoire.
3 – Le Pays, une façon différente de décider
Elus et membres de la société civile se partagent la gouvernance du Pays. Tous sont réunis dans l'instance décisionnelle du Pays, le comité de pilotage. Ils travaillent également ensemble dans les trois commissions thématiques mixtes :
« économie emploi formation tourisme » (Elus : Florence Morales COPAVO et Jean Michel Catelinois ST-PAUL / CDP : Philippe Froment et Albert Morel
« santé transport TIC habitat logement » (Elus : Fréderic Bise/ CDP Vincent Faure)
« culture patrimoine environnement » (Elus : Jean Yves Ginel ComCom Séderon et Patrcik Adrien Enclave des Papes / CDP : Benoit Mallet)
Le 29 janvier 2009, le Conseil de Développement (CDP) a élu une nouvelle équipe présidée par Jacques Perrin.
Pour remplir sa mission d'instance participative, le CDP s'est fixé les objectifs suivants :
 s'ouvrir à tous les citoyens désireux de participer à la construction du Pays et mobiliser les
compétences exceptionnelles capables d’appuyer les initiatives des collectivités locales dans la
conduite de leurs projets
 organiser des rencontres et des débats pour promouvoir la démarche Pays
 utiliser la prospective comme un outil de développement
 placer au coeur de son action l'évaluation et la communication.
Photo : les nouveau responsable du Pays "UNE UTRE PROVENCE"

NYONS : La Foire éco-biologique NATURELLEMENT


La 18è foire éco-biologique Naturellement offrira de nombreuses nouveautés lors de sa prochaine édition les 22 au soir, samedi 23 et dimanche 24 mai à Nyons sur la promenade de la digue. De l'aménagement à la programmation, la foire est à l'écoute de son public.

Plus que jamais les questionnements sur notre quotidien, nos usages de consommation, nos déplacements devraient être au centre de ce contexte de crise mondiale. A l'heure où l'économie s'effondre et que l'être humain réapparaît comme une priorité, la foire éco-biologique continuera de s'interroger sur le mieux vivre, le mieux partager, le mieux consommer, le mieux transmettre au travers des ses animations, "causeries", débats, ateliers…

Dans sa démarche de partage d'expérience, de transmission de savoir-faire, la foire, ou l'éco-village temporaire, offre des nouveautés qui permettront nous l'espérons de la rendre toujours plus conviviale et accueillante :.
- Un espace bas aménagé avec le concours de la mairie pour plus de mobilité, un meilleur accès et un espace détente-buvette tenu par l'organisation sous le nom de "comptoir de la soif" dans un esprit toujours "village éco-bio"…
- Cet espace bordé par l'Eygues accueillera également de nombreuses structures institutionnelles qui se sont engagées dans des projets autour du développement durable et en faveur de l'environnement. Les visiteurs pourront ainsi découvrir les initiatives de collectivités, associations sous forme d'expositions, stands…
- Cette année la programmation propose des "causeries" qui remplaceront les "conférences". Elles seront des lieux de témoignages et de débats encore plus citoyens autour de sujets originaux et exemplaires… à découvrir dans le programme qui sortira le 15 avril
- Les soirées ne seront pas de reste avec le vendredi soir un débat-citoyen autour de la marche militante et le samedi une soirée en 2 parties avec théâtre d'improvisation sur l'eau et concert accoustikofestif avec GATTAKA.

Renseignements et inscriptions au CEDER au 04 75 26 22 53 ou sur le site www.ceder-provence.org

18è foire éco-biologique Naturellement le vendredi 22 au soir, les samedi 23 et dimanche 24 mai 2008 de 10 h à minuit et de 10 h à 18 h sur la promenade de la digue à Nyons;
Photo (CEDER) : Panneaux solaires

jeudi 2 avril 2009

EXCLUSIVITE APUAP : le texte remis à BENOIT XVI

Fidèles lecteurs de ce blog depuis deux ans, voici votre amour de notre pays "Une Autre Provence" récompensé par le texte intégral - que vous ne retrouverez nulle part ailleurs - des doléances remises à Benoit XVI par les ambassadeurs de l'enclave. Je vous invite notamment à lire le dernier paragraphe ( en gras). On attend le jugement du pape...

" L’enclave des Papes, une histoire d’exception"

"Repérable sur n’importe quelle carte de France, l’Enclave des Papes forme une anomalie remarquable dans le découpage départemental français. Canton du Vaucluse enclavé dans le département de la Drôme, à la jonction de deux régions administratives, l’Enclave demeure le témoin et le marqueur d’une époque révolue. En 1229, le Traité de Paris[1] stipule que les possessions du comte de Toulouse située en terre d’Empire –et désignées comme terres au-delà du Rhône : « terram autem quae est in Imperio ultra Rhodanum » - seront abandonnées en perpétuité à l’Eglise romaine. Ces possessions comprennent le marquisat de Provence, ou terre de Venaissin, démembré de la Provence en 1125 ainsi que la moitié d’Avignon qui n’est cependant pas mentionnée dans le traité. Ce n’est qu’en 1274 que le pape Grégoire X récupère effectivement la terre de Venaissin[2]. Les limites des nouvelles possessions pontificales, qui comprennent alors une soixantaine de communautés, sont assez précises au sud, à l’est et à l’ouest mais il en va tout différemment au nord. La souveraineté pontificale ne consiste qu’en quelques droits éparts, contestés et enchevêtrés avec ceux des dauphins du Viennois, des Montauban et parfois des Templiers sur Valréas[3] et Grillon[4]. Peu après l’installation du siège pontifical en Avignon (1309), le pape met en place une politique de consolidation du territoire[5].
L’abolition de l’ordre des Templiers (1312) fournit une occasion unique d’accroissement territorial : l’ordre détenait en plus de quelques commanderies, dont la plus célèbre est celle de Richerenches, de nombreux droits seigneuriaux sur plusieurs lieux des environs. Les biens, confisqués, passent dans un premier temps à l’ordre hospitalier de Saint Jean de Jérusalem puis au Saint-Siège[6]. Richerenches intègre alors le patrimoine de Saint Pierre. La donation comprend également les droits des Templiers sur Grillon et Valréas. La souveraineté pontificale n’est pourtant pas encore établie définitivement sur ces deux lieux ; elle l’est deux mois plus tard, quand le 30 août 1317 Jean XXII achète des droits des Dauphins du Viennois sur Valréas pour 16.000 livres petits tournois[7]. L’intégration de Grillon au Comtat est légèrement antérieure : la communauté a dû contribuer à l’achat de Valréas[8]. Dès lors, la papauté semble entrer dans une politique d’extension du territoire comme le dénote l’achat en 1344 de la ville de Visan, ancien atelier monétaire des Dauphins. Il est vrai que cette acquisition rapprochait les enclaves du nord du reste du Comtat. L’échange en 1383 de Grillon contre une moitié de Montélimar marque une réelle volonté d’agrandissement territorial vers le nord. Cet échange n’est annulé qu’en 1451 sous la pression du dauphin Louis, futur Louis XI. A cette date, les souverains pontifes renoncent définitivement aux droits qu’ils prétendaient détenir sur les localités septentrionales et l’enclave de Valréas, devenue frontalière du Royaume, trouve ses limites qui resteront effectives pendant presque 350 ans. Cette enclave[9] résulte donc d’une stratégie de consolidation et de sécurisation de la souveraineté pontificale doublée à partir de 1320 d’un désir d’agrandissement territorial. En 1481, la situation des Etats pontificaux des bords du Rhône change considérablement : l’annexion de la Provence achève de les enclaver totalement au cœur d’un royaume en voie d’unification.
La Révolution française amène le trouble dans les deux Etats pontificaux : si les Avignonnais sont largement favorables à un rattachement à la France, les Comtadins, bien au contraire, manifestent vivement leur attachement à la papauté. La situation se radicalise en 1790 quand les districts d’Avignon délibèrent à l’unanimité leur réunion à la France. Les armes de France sont arborées, le vice-légat quitte la ville le lendemain pour Carpentras. Dans un premier temps, les Comtadins restent toujours fidèles au Pape. En janvier 1791, la municipalité d’Avignon a constitué une armée, l’armée des « braves brigands », qui prend d’assaut Cavaillon, pille la ville et assassine quelques habitants. Quand on apprend que l’armée remonte vers le nord du Comtat, les Comtadins s’affolent et pour éviter de subir le même sort que Cavaillon, s’empressent d’arborer les armes de France. A la fin du mois de janvier, la municipalité avignonnaise envoie une circulaire à toutes les communautés du Comtat les invitant à se rendre à Avignon pour y former une fédération. Par peur des représailles, la plupart des communautés y répondent favorablement. Seuls les habitants de l’enclave de Valréas osent braver l’armée avignonnaise :« Messieurs et chers compatriotes, (…) liés par un serment solennel de fidélité à notre Saint Père le pape, notre souverain, nous n’avons point arboré les armes de France. Nous ne nous sommes point réunis à l’empire français mais comptants sur la générosité de nos bons voisins et de tous les Français, pour lesquels nous sommes prêts à verser la dernière goutte de notre sang, nous nous sommes mis sous la protection et sauvegarde du département de la Drôme qui nous a assuré tous les secours nécessaires en cas de besoin » [10].Effectivement, pour pouvoir attaquer Valréas, l’armée avignonnaise aurait été obligée de passer sur les terres françaises. Parce que la situation d’enclave territoriale protège ses habitants, ceux-ci peuvent afficher clairement leurs opinions. Cette première résistance en entraîne une autre : la création de l’Union de Sainte-Cécile, une armée destinée à lutter contre celle d’Avignon et qui rassemble toutes les communautés du haut Comtat. Cette armée est écrasée par l’armée avignonnaise en avril 1791. Carpentras, la capitale du Comtat Venaissin est alors assiégée. Les Français se décident à envoyer des médiateurs et, à la demande des Avignonnais, organisent en août et septembre 1791 une consultation générale pour savoir si les sujets du pape veulent le rester ou souhaitent être rattachés à la France. C’est ainsi qu’est né le premier référendum de l’histoire et que l’on invente, pour l’occasion, une nouvelle notion : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Malgré la médiation des français, la menace avignonnaise n’a pas disparu et c’est sans doute pour cela que l’on observe un fort clivage entre le sud du Comtat (qui se prononce plutôt favorablement au rattachement) et le nord du pays qui y est opposé. Les habitants des enclaves, protégés par leur position territoriale, votent massivement non à ce référendum. Et combien nous les comprenons ! D’une part, les Comtadins, placés sous la domination du « plus doux des souverains », comme ils aiment à le rappeler, ne paient aucun impôt direct tandis que les habitants des enclaves ont su habilement exploiter leur situation géographique si particulière[11].

Pourtant le rattachement à la France est prononcé le 14 septembre 1791 par l’Assemblée Nationale[12]. C’en était fini du Comtat[13] mais pas encore de l’enclave. Dans un premier temps, l’ancien Comtat est scindée en deux, la partie nord intègre le département de la Drôme, la partie sud les Bouches du Rhône. En 1793, sous la pression des Avignonnais qui refusent l’autorité de Marseille, le département de Vaucluse est créé. Valréas, Visan, Grillon, Richerenches et Bouchet choisissent d’y être rattachés. Les autres communes de l’ancien haut Comtat (Solérieux, Rousset, Saint-Pantaléon, Aubres, Les Pilles, Eyroles et Valouse) restent intégrées au département de la Drôme. Le nouveau département de Vaucluse comprend l’ancienne principauté d’Orange et les anciens villages dauphinois de Suze et Tulette, son territoire est donc contigu. En 1802, les communes de Suze-la-Rousse, Tulette, Rochegude, et Bouchet veulent être rattachées au département de la Drôme. Valréas, Visan, Grillon et Richerenches demeurent dans le Vaucluse dont elles forment, à nouveau, une enclave !

Depuis l’enclave constitue une identité forte pour ses habitants[14] qui préfèrent subir quelques tracasseries administratives plutôt que de renoncer à cette anomalie territoriale. La dénomination actuelle d’enclave des Papes est une occasion pour ses habitants d’affirmer leur identité particulière tout en rattachant ce territoire à son histoire exceptionnelle. Aujourd’hui, les vignerons de Châteauneuf-du-Pape attaquent en justice leurs cousins et amis de l’enclave pour des raisons bassement commerciales et prétendent interdire à quiconque d’apposer le glorieux mot « pape » sur une bouteille de vin ! Puisque nous sommes restés plus longtemps sujets pontificaux que citoyens français, nous venons présenter notre cas auprès de Sa Sainteté. Et il nous semble juste que ce soit au pape lui-même de décider qui peut ou ne peut pas associer sa sainte fonction au produit de la vigne."



[1] Archives nationales, désormais A.N., J/331 3..[2] A.N. J 697/34, bulle signée à Orvieto le 28 avril 1273 réclamant le Comtat Venaissin.[3] U. CHEVALIER, Inventaire des archives des Dauphins du Viennois à Saint-André de Grenoble en 1346, Paris-Lyon, 1871.[4] H. DUBLED, Histoire du Comtat Venaissin, op.cit., pp. 12-13.[5] Comme le dénote l’achat de Monteux en 1313, Les Clefs et les lys, ,France, Avignon, Comtat XIIIème siècle – 1791. Catalogue de l’exposition tenue aux Archives Départementales de Vaucluse, 6 novembre 1991-6 janvier 1992, pp. 24-25.[6] Donation de juin 1317 ratifiée en 1320. “ Trovasi pure in questo archivio camerale, che dopo l’accennata estintione dell’ordine de Templai essendo beni posseduti da medessimi nel Venaissino passati all’ordine Gerosolimitano, e da quest’ordine alla Santa Sede per donatione fatta alli 25 X.mbre 1320 a favore della medessima”,. Mémoire pour lutter contre l’usurpation de terres comtadines par le royaume, s.l.n.d. (1693), Archivio di Stato di Roma, Camerale III, BB 332 f°9.[7] Il s’agit du document dont une copie vous a été remise.[8] Marc CHOQUET, Grillon sous les papes et la révolution, histoire chronologique et anecdotique d’un village du haut Comtat, Cavaillon, Mistral, 1947, p. 11.[9] Le Comtat comprend d’autres enclaves, beaucoup plus petites et situées majoritairement dans les Baronnies.[10] A.C. Valréas, BB 20, f°127, conseil du 1er février 1791.[11] Voir Sophie BENTIN, Les enclaves du haut Comtat à l’époque moderne (1560-1791), thèse de doctorat soutenue en janvier 2007 à l’université de Provence.[12] A.N. AE II 1617, Décret de l’Assemblée Nationale portant réunion d’Avignon et du Comtat à la France, 14 septembre 1791.[13] Le pape renonce définitivement à ses anciens Etats le 19 février 1797 par le traité de Tolentino.[14] Voir Sophie BENTIN, L’identité de l’enclave de Valréas, mémoire de D.E.A. sous la direction du professeur Madeleine Ferrières, Université de Provence, 2000.

Et après on dira que je galèje.....


Certains amis qui lisent ce blog et qui me font l'amitié de croire en principe les informations que je diffuse depuis 35 ans que je suis dans la presse ont cru déceler dans ma rubrique d'hier des relents de pêche telle qu'on la pratiquait à la Coronne dans ma jeunesse ... Ils ont, pour le principal, eut raison..

Certains plus vindicatifs m'ont répondu qu'ils commençaient à ramasser quelques légumes pour lui assurer une sortie de Grenoble lors de sa venue...

Enfin une de nos fidèles lectrices a voulu en avoir le cœur net et a appelé la cure de Valréas. Et que croyez-vous qu'on lui a répondu : " Non le père Olivier Dalmet n'est pas là.. il est à Rome ..où il doit remettre au pape un Mathusalem du vin de l'Enclave des papes !"
Et ce n'était ni un poisson d'avril , ni un pseudo voyage de Pâques... la preuve la voici, parue ce jour dans la Tribune de Montélimar page 8 (cliquer sur la photo pour mieux lire).

Merci à Geo Chabert de confirmer que les valréassiens ont bien invité le pape à venir dans l'enclave ( en confirmant l'invitation de Patrick Adrien notre vice-légat), pour le reste... on a bien le droit de rire un peu une fois par an, surtout quand c'est aux dépens des vignerons récalcitrans de Chateauneuf-calcernier!!

Photo : article paru ce jour

mercredi 1 avril 2009

BENOIT XVI DANS L’ENCLAVE DES PAPES : C’EST OFFICIEL






















A la suite de son voyage en Afrique (17 au 23 mars), le prochain voyage connu de Benoit XVI était jusqu’à ce jour, celui qu’il doit effectuer en Terre Sainte du 8 au 15 mai . Notre Agence de Presse est heureuse vous annoncer en exclusivité, et ce grâce à nos sources - qui nous avaient déjà permis de nombres scoops (voir Interview Jean XXII), que le prochain voyage de Benoit XVI sera un voyage éclair le Dimanche 2 aout 2009, à Valréas dans l’Enclave des papes.
N’ayant pu s’arrêter malgré l’invitation l’an dernier lors de son apparition à Lourdes en septembre, il avait promis que dès que l’occasion se présenterait il viendrait saluer la ténacité et la fidélité des habitants de l’enclave des papes et déguster le fameux nectar qui guérit en 1316 son prédécesseur Jean XXII. « Bonum vinum gaudeat cor hominis ! »( le bon vin réjouit le cœur de l’homme) a-t-il ajouté.
Et cette occasion c’est le 700ème anniversaire de l’installation des papes en Avignon qui la fournit , suite aussi à une invitation faite dès son élection au siège de président de la communauté de communes de l’enclave des papes (une sorte de sous-pape) par Patrick Adrien, le dynamique président qui n’oublie pas l’objectif fixé de 2017, date du 700ème anniversaire de l’achat de Valréas par les papes , à laquelle doit aboutir le processus de qualification de l’Enclave en vue de l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco .

Pourquoi l’Enclave et Pourquoi le 2 août ?

L’enclave et ses habitants ont toujours été de fidèles et loyaux sujets du pape. En 1791, lors du référendum du rattachement à la France, les votants (les chefs de famille) avaient voté à l’unanimité ( sauf 13 abstentions) contre ce rattachement , en criant haut et fort leur attachement à la papauté.*
C’est donc normal qu’une telle fidélité soit récompensée !
Ensuite ce dimanche 2 août 2009 ce sera la fête des Vins de l’Enclave des papes, l’occasion donc de faire bénir et de faire déguster au nouveau pape ce vin qui guérit son prédécesseur et que certains vignerons mal léchés de Châteauneuf-calcernier veulent empêcher qu’il soit nommé ainsi ! Preuve sera ainsi faite que le vin « Enclave des papes » a le soutien du Vatican !
Le pape aurait bien pu aller à la fête de la véraison à Chateauneuf huit jours plus tard , mais une fois de plus ce sera un acteur qui défilera dans les rues déguisé en pape , alors qu’à Valréas ce sera le vrai huit jours plus tôt.

Mais une autre annonce qui , en d’autres temps, aurait illuminé l’horizon économique toujours défaillant de l’enclave vient de tomber sur les téléscripteurs, et elle compromet dores et déjà la venue du pape.
En effet , suite à la crise qui frappe le secteur économique, et notamment le secteur automobile, on vient d’apprendre que la société ERVAF, sous traitant de l’industrie française, qui fabrique depuis 30 ans des enjoliveurs et autres pare-chocs en plastique vient d’être rachetée par « SSL International plc » , une multinationale propriétaire de la marque de préservatifs DUREX qu’elle envisage de faire fabriquer à Valréas, profitant de la proximité de la société Packart pour faire les boîtes. Tout emploi sauvé étant bon à prendre on se doute que les valréassiens ont accepté dans l’enthousiasme.
« Durex sed lex », aurait chuchoté Benoit XVI en apprenant cette nouvelle mais en annonçant qu’il ne pouvait cautionner une telle implantation dans l’Enclave !
C’est sûr que s’ils doivent choisir entre la tiare et la capote le choix des valréassiens va être cornélien

· On peut commander le livre sur le rattachement à : M. Olivier BP14 – 84601 Valréas au prix de 10€ franco de port


Photos : Jean XXII- L’usine Ervaf à Valréas– l’objet du délit
Benoit XVI